Enfin terminé!
C'est la première fois que je passe autant de temps à terminer un bouquin ... il est vrai que j'ai passé du temps sur ce blog, nouveau jouet, et que le nombre d'heures passées dans mon lit a diminué. Oui, je ne lis qu'au lit: seuls endroit et moment de la journée où il est possible d'être tranquille et de véritablement plonger dans la lecture.
Comment vous en parler? Je ne veux pas vous faire un résumé, je veux vous donner l'envie de l'ouvrir. Et ouvert, c'est emballé, c'est pesé, vous l'emportez et il vous emporte.
Oui, c'est bien cela: 'vous l'emportez et il vous emporte', vous lisez l'histoire et les personnages vous observent.
Vous aimez Simenon?
Les ambiances et le décors y sont plantés avec la même minutie.
Peut-être préférez vous Agatha Christie?
C'est encore mieux, tous les personnages sont soupçonnés à un moment ou un autre et la vérité ne se dévoile qu'à la fin.
Vous êtes amateurs de fables et des contes de Mille et une Nuits?
Vous serez à la fête!
Vous êtes incollable dans les romans et poèmes de l'amour courtois?
Vous serez alors intéressé par leur version orientale: l'histoire amoureuse d'un roi Sassanide, Khosrow, avec une princesse chrétienne, Shirine.
Cependant! Cependant, l'amour courtois, c'est de la littérature et l'auteur ne s'y trompe pas, quand deux êtres se rencontrent, l'amour courtois vole par dessus les moulins, le calame redevient verge, l'encrier une bouche et une couille est une couille – alors vous, lecteur tout surpris, vous relisez la phrase en vous demandant où vous avez sauté quelque chose.
Peut-être, qu'habituellement, vous ne regardez que les images?
Alors ne manquez pas ce bouquin, il ne parle que d'images, de belles images, des miniatures toutes en dorure et belles couleurs, dont le rouge, et surtout de leurs créateurs, les enlumineurs, les dessinateurs, les coloristes qui ne sont pas toujours des gens aussi paisibles qu'ils peuvent le paraître au fond de leur atelier sombre.
Sont-ils des créateurs?
Comment suivre la tradition, seule valeur acceptable, n'avoir comme devoir que de reproduire les canons de leurs prédécesseurs prestigieux et devenir, soi-même, un artiste remarquable dont les générations à venir auront à reproduire la perfection?
Quel paradoxe, aussi, de passer une vie à éviter le lever du soleil pour prendre soin de sa vue alors que l'aboutissement ultime, espéré, est la cécité.
Tout et tous sont acteurs dans ce roman, les héros et héroïnes humains mais aussi la mort, le chien, l'argent, le rouge, le diable, les Errants, la marchande de mouchoir. Et tous ont leur mot à dire. Tous parlent, tous vous parlent - et observent vos réactions - mais ce n'est pas une cacophonie, chacun parle à son tour, chacun a son chapitre pour s'exprimer et l'harmonie règne.
Et puis Dieu, ou disons, les hommes qui disent le représenter s'en mêlent avec leur lot d'intransigeance, de violence, d'intégrisme.
Tout le roman n'est pas dans ce que je viens d'écrire. Il manque encore les mots suivants: vanité, jalousie, perspective, le Grand Jardinier (qui taille plus qu'il ne sème), Renaissance.
Ce roman est un orchestre symphonique. Si on vous explique son fonctionnement, cela paraît effroyablement compliqué. Vous pouvez n'écouter qu'un instrument, par intérêt, par facilité, et vous entendrez un morceau de musique complet. Vous pouvez écouter tous les instruments à la fois et vous aurez joui d'une symphonie fabuleuse.
C'est la première fois que je passe autant de temps à terminer un bouquin ... il est vrai que j'ai passé du temps sur ce blog, nouveau jouet, et que le nombre d'heures passées dans mon lit a diminué. Oui, je ne lis qu'au lit: seuls endroit et moment de la journée où il est possible d'être tranquille et de véritablement plonger dans la lecture.
Comment vous en parler? Je ne veux pas vous faire un résumé, je veux vous donner l'envie de l'ouvrir. Et ouvert, c'est emballé, c'est pesé, vous l'emportez et il vous emporte.
Oui, c'est bien cela: 'vous l'emportez et il vous emporte', vous lisez l'histoire et les personnages vous observent.
Vous aimez Simenon?
Les ambiances et le décors y sont plantés avec la même minutie.
Peut-être préférez vous Agatha Christie?
C'est encore mieux, tous les personnages sont soupçonnés à un moment ou un autre et la vérité ne se dévoile qu'à la fin.
Vous êtes amateurs de fables et des contes de Mille et une Nuits?
Vous serez à la fête!
Vous êtes incollable dans les romans et poèmes de l'amour courtois?
Vous serez alors intéressé par leur version orientale: l'histoire amoureuse d'un roi Sassanide, Khosrow, avec une princesse chrétienne, Shirine.
Cependant! Cependant, l'amour courtois, c'est de la littérature et l'auteur ne s'y trompe pas, quand deux êtres se rencontrent, l'amour courtois vole par dessus les moulins, le calame redevient verge, l'encrier une bouche et une couille est une couille – alors vous, lecteur tout surpris, vous relisez la phrase en vous demandant où vous avez sauté quelque chose.
Peut-être, qu'habituellement, vous ne regardez que les images?
Alors ne manquez pas ce bouquin, il ne parle que d'images, de belles images, des miniatures toutes en dorure et belles couleurs, dont le rouge, et surtout de leurs créateurs, les enlumineurs, les dessinateurs, les coloristes qui ne sont pas toujours des gens aussi paisibles qu'ils peuvent le paraître au fond de leur atelier sombre.
Sont-ils des créateurs?
Comment suivre la tradition, seule valeur acceptable, n'avoir comme devoir que de reproduire les canons de leurs prédécesseurs prestigieux et devenir, soi-même, un artiste remarquable dont les générations à venir auront à reproduire la perfection?
Quel paradoxe, aussi, de passer une vie à éviter le lever du soleil pour prendre soin de sa vue alors que l'aboutissement ultime, espéré, est la cécité.
Tout et tous sont acteurs dans ce roman, les héros et héroïnes humains mais aussi la mort, le chien, l'argent, le rouge, le diable, les Errants, la marchande de mouchoir. Et tous ont leur mot à dire. Tous parlent, tous vous parlent - et observent vos réactions - mais ce n'est pas une cacophonie, chacun parle à son tour, chacun a son chapitre pour s'exprimer et l'harmonie règne.
Et puis Dieu, ou disons, les hommes qui disent le représenter s'en mêlent avec leur lot d'intransigeance, de violence, d'intégrisme.
Tout le roman n'est pas dans ce que je viens d'écrire. Il manque encore les mots suivants: vanité, jalousie, perspective, le Grand Jardinier (qui taille plus qu'il ne sème), Renaissance.
Ce roman est un orchestre symphonique. Si on vous explique son fonctionnement, cela paraît effroyablement compliqué. Vous pouvez n'écouter qu'un instrument, par intérêt, par facilité, et vous entendrez un morceau de musique complet. Vous pouvez écouter tous les instruments à la fois et vous aurez joui d'une symphonie fabuleuse.
7 commentaires:
Shirine...
patrick sais tu ce que veux dire Shirine ?
en perse cela veut dire "sucré"...
douce journée !
Merci, chère Leyla,
j'aime les phrases qui commencent pas 'Sais-tu?'.
Il est amusant de découvrir que ce nom devait être une évidence.
Que la nuit te soit douce.
Pour le moment, je n'ai essayé que de lire "Neige" de Pamuk mais je n'ai pas réussi à le terminer, pas assez vivant à mon goût et pourtant j'étais à Kars, dans le décor du livre, à ce moment-là. On m'a offert "Istanbul" que je vais tenter de lire .. le plus rapidement possible. Je dois dire que tu as tout de même bien aiguisé ma curiosité et mon envie de découvrir "Mon nom est Rouge", merci cher Patrick.
j'espère le trouver à la bibliothèque communale ,ce sera alors mon prochain livre de chevet.
En ce moment, je lis "l'île au trésor " de Pierre Pelot dont j'ai adoré "Méchamment dimanche" et "C'est ainsi que les hommes vivent".
Je reviendrai à la recherche de pistes de lectures
merci Thérèse
Bonjour Nathalie,
Tu fais bien d'en parler, j'ai commencé "Neige" .... et cela n'a rien de comparable.
Autant j'ai lu 'Mon Nom est Rouge' avec un plaisir constant, malgré le temps que j'ai mis, autant 'Neige' me semble difficile. Je suis à la page 70, il ne s'est rien passé de compliqué mais les phrases sont longues, certaines font huit lignes et arrivé au bout, on est pas certain de ce qu'on a lu.
Dans 'Mon Nom est Rouge', les phrases sont aussi longues mais elles ont un rythme et s'assimilent facilement.
Je suis très curieux de savoir si c'est un effet du traducteur ou si les deux bouquins sont écrits aussi différemment.
A très bientôt, chère Nathalie,
Patrick
Bonsoir Thérèse,
Soyez la bienvenue.
N'hésitez pas à me donner vos impressions après votre lecture.
Au plaisir de vous relire,
Patrick
J’ai moi même été fasciné par ce livre et cette polyphonie qui surprend dans un premier temps puis s’avère être totalement naturelle et envoutante. L’ouvrage m’a frappé au point d’en faire quelques illustrations, certes pas de le style de la grande tradition Persanne... http://gasp.unblog.fr/mon-nom-est-rouge/
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