dimanche 4 janvier 2009

Alain Souchon

Cette après-midi, j'ai entendu une interview d'Alain Souchon. C'est un bonhomme que j'ai toujours apprécié ainsi que ses chansons.
Une de ses phrases était: "Après les années hippies, nous pouvions nous attendre, cette génération étant arrivé à l'âge adulte, à un monde dirigé par des idées non violentes, un monde en paix, un monde d'amour."

Je vous laisse réfléchir.

A la question: "Plus aucune utopie ne serait encore envisageable pour les jeunes?" ... il n'a pas répondu.

N'est-ce pas le propre de l'utopie d'être toujours possible? Mais pour qu'elle soit envisageable, il faut la désirer, la vouloir, s'engager. J'ai l'impression que c'est cela qui manque, l'envie, la révolte, le combat pour obtenir autre chose; autre chose pour tout le monde, il s'entend, pas simplement l'herbe du voisin.

Je me pose des questions:
- Vivons-nous une vie trop confortable?
- Pourquoi la gauche et la droit se disputent-elles le centre?
- Pourquoi le militantisme (communisme/socialisme/écolo/féminisme/...) s'étiole-t-il?

Hmm?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous posez des questions très justes, Patrick. Avec l'effondrement des idéologies, je pense que la politique (une noble chose dans son essence) a pris aussi un coup, en laissant la place au libéralisme débridé et globalisé - et bien sûr, sans scrupules. L'homme déboussolé se sent en perdition et au mieux, il se tourne vers une recherche intérieure ou, au pire, sans repères, il est anéanti ou violent.
Cependant, dans le catastrophisme ambiant, si les lois antiques marchent encore, il y a un mouvement de balancier (ce que j'espère) et, malgré l'entreprise d'écervèlement massif, l'instinct de solidarité se réveillera de nouveau mais cela prendra du temps - s'il est encore temps...
Allez, soyons quand-même optimistes... Bonne journée à vous!

Caméléon des Neiges a dit…

Chère Flora,
les mots que vous utilisez tintent toujours à mon oreille comme l'écho juste de ce j'essaie péniblement d'exprimer.
Si je suis désolé de ce que j'observe, je n'en suis pas pour autant pessimiste.
Le mouvement de balancier dont vous parlez est la marque de l'homme, dans toutes ses œuvres, toujours en recherche d'un équilibre, le dépassant à chaque fois et reprenant le chemin inverse quand il arrive en bout de course. Je suis même persuadé que la régulation de ce phénomène est du domaine de la conscience collective et ne relève pas de la conscience individuelle; ainsi, même un écervèlement massif ou un individualisme forcené ne sauraient entraver le retour de balancier.
C'est du moins mon avis :o)
Que la soirée vous soit douce.

ORANGINABLACK a dit…

peut être que les gens vivent dans un "on a assez donné" et vivent pour eux mêmes... non ?
je ne sais pas, en iran c'est comme ça.
la génération de mes parents a été décimée (révolution contre le shah puis contre khomeiny puis guerre contre l'irak...) alors pour ceux qui sont restés en vie tournent prestement la page..
quant à la génération des enfants (la mienne donc) ils ont vu leurs parents se faire décimer... "tout ça pour ça", donc pour pas grand chose puisqu'ils n'ont pas acquis plus de liberté bien au contraire, que le pays va de pire en pire etc.
Alors ils ont aussi assez donné, merci.

C'est sans doute très egoiste comme fonctionnement, cela me hérisse, cela me dépasse... mais je le comprends... j'essaye en tout cas.

Caméléon des Neiges a dit…

Ton explication se tient, chère Leyla, pour les gens qui ont subi des choses épouvantables comme tu le décris mais, ici, je parle de nos régions, dans lesquelles il y a bien longtemps que les gens n'ont pas eu à subir des conditions de vie particulièrement douloureuses. Qu'avons-nous eu à donner?

Ju a dit…

Bonjour Patrick!
Dis, il est gentil Souchon, mais pendant qu'il fumait des joints, les musulmans d'Inde se retrouvaient déportés dans un Etat tracé au hasard sur la carte pour eux, le Moyen Orient découvrait tout juste sa puissance pétrolière avant de se prendre l'énorme claque des années 70, l'Europe de l'Est et la Chine étaient lobotomisés, les Sud-américains étaient encore un peuple colonisé et les Africains commençaient à s'entredéchirer pour prendre le relais des métropoles au pouvoir...
Tiens, oui, c'est bizarre! Pourquoi tous ces gens-là n'ont-ils pas simplement adhéré à la non-violence????!

Sur la question de l'engagement politique, je crois que la dimension mondiale des principaux enjeux (ce qui tend vers la survie de l'espèce) amoindrit l'impact de l'engagement au niveau national, et donc le décourage.
Pourquoi la guerre à la conquête du centre? Parce que les idéologies à l'origine du clivage droite/gauche ne correspondent plus à l'histoire ni à la conjoncture actuelles. Le problème est que les gens ont besoin de croire en quelque chose, pour s'engager. Dans une situation de crise économique, ce sont généralement les idéologies fortes et tranchées qui attirent le plus. Alors la conquête du centre, c'est aussi la conquête de voix suffisantes pour faire le poids face aux extrêmes, entre autres. Non??
Bonne journée!

Caméléon des Neiges a dit…

Bonjour Julie,
Trop tard! J'arrive trop tard; tu as déjà terminé de déchiqueter et piétiner Alain Souchon ;o)
Soyons justes, il ne se présente pas comme un gourou de sciences-po et je l'ai cité très sommairement.
L'idée de "que sont devenus les hippies" une fois adultes et engagés dans la société avait attiré mon attention. Il est clair aussi que ce mouvement est propre à nos sociétés favorisées qui vivaient dans un grand confort.
Concernant l'engagement politique et la dimension mondiale dont tu parles: est-ce certain que c'est si globalisé que cela? Est-ce certain que chacun ne peut rien y faire?
Le cycle libéral me semble épuisé depuis le jour où il a fallut dé-localiser pour produire moins cher et consommer plus. Il avait déjà une tare originelle: on ne peut, indéfiniment produire et consommer plus. Le dérapage, c'est que celui qui consomme n'est plus dans le processus de production.
Oui, les extrêmismes attirent quand on ne sait plus trop où se tourner. Mais se regrouper tous au centre ne fait, pour moi, qu'accentuer le désarroi de l'électeur et diminue le choix. Je crois, comme toi, que les clivages traditionnels sont dépassés mais il faut inventer alors.
Je trouve affolant la 'stratégie' adoptée, en Belgique, par les partis traditionnels, contre l'extrême-droite. Elle consiste à tenter par tous les moyens de les rendre illégaux et de bloquer les subsides qui leur sont alloués en fonction des élus qu'ils ont dans les différentes Chambres. Les partis traditionnels ne se remettent pas en cause, ils ne se ré-inventent pas, non, ils tentent d'empêcher un parti ayant des élus de bénéficier des mêmes avantages légaux qu'eux-même. Est-ce vraiment ainsi qu'ils peuvent y arriver?
Je trouve votre président encore plus inquiétant, j'ai l'impression qu'il veut les battre sur leur propre terrain et avec les mêmes armes.