Il y a 21 heures
jeudi 16 avril 2009
#Happy jeudi: La complainte du père de famille
Le jeudi, un jour comme les autres ... ou presque.
Retour à la maison
- Bonjour mon Loulou!
- Bonjour mon Loulou! (jeudi)
- Comment était la route?
- Nous rentrons à l'instant. (jeudi)
- Tu sais que je t'aime?
- Je suis épuisée après cette journée dans les magasins. (jeudi)
Ce petit échange est très rapidement suivi de la séance protocolaire des bisous aux nains de jardin alignés en rang d'oignon.
- Bonjour, papa
- On a fait les magasins aujourd'hui, je suis fatiguée? (jeudi)
(Bis)
(Ter)
(Quater)
- (moi) Dis S.! Cela ne fait rien que nous n'allions pas rouler ce soir pour ton permis? Je suis fatigué.
- Oh, non, je suis crevée après cette journée de shopping. Je ne pourrai pas me concentrer.
Écroulé dans le divan, j'ai eu droit à un défilé pour moi tout seul:
- Tu as vu mon short vert?
- J'en ai aussi un noir?
- Regardes le mien, il est rouge.
- Je me suis trouvé un foulard.
- J'ai un album de Kid Paddle! (Ah? Cà c'est le fils!)
- J'ai trouvé une très chouette blouse.
Un maillot, deux jeans et quelques t-shirt plus loin ....
- Nous n'avons pas trouvé le principal
- Ah bon? Il y a beaucoup pourtant!
- Non, non.
- Non, non, il y a pas beaucoup?
- Non, non, nous n'avons pas ce pourquoi nous étions allé(e)s en ville.
- Ah?
- On n'a pas trouvé de chaussures pour K., ni d'ailleurs pour S.
- M. n'a pas trouvé de pantalon non plus, d'ailleurs.
- Ah? Donc vous avez des shorts avec lesquels elles ne seront pas autorisées à entrer dans l'école? Un foulard, des t-shirts, des chaussettes, des soutifs mais pas de chaussures, ni de pantalon. Ah oui, j'oubliais, un album de Kid Paddle et vous êtes lessivé(e)s.
- Oui, c'est bien résumé.
-(toujours elle) Tu te souviens, pour M.? Nous avions acheté un pantalon à Istanbul, il y avait du choix là-bas.
- (moi) Huuu?
- (moi) Ouais, et je dois admettre que si la cliente a quelques réticences, à Istanbul, la vendeuse aide même à enfiler les 246 modèles qu'elle a déballés et qu'il faut absolument essayer.
- (toujours moi) Je m'en souviens bien. K. (le fils) et moi attendions sur un banc public, en plein soleil, que cela se termine.
- (encore et toujours moi) Mais bon, quand est-ce qu'on mange avec tout cela?
- N'oublies pas, tu dois encore aller chez l'orthodontiste avec S.
- Ah oui, zut!
- S.? Tu es prête? Quoi? Tu n'as toujours pas tes chaussures aux pieds?
Plus tard, chez le médecin (non, DEVANT le médecin):
- T'as vu le trou dans mes Converses?
- Ouais, je sais, on doit encore trouver des chaussures.
Taille 42, pour une fille, vous vous rendez compte?
(Il faut dire, que les filles sont de plus en plus grandes et que parfois, à côté de certaines d'entre elles, je me sens plus large que haut.)
J'en arrive à penser que mon père avait tort. Il est plus difficile et plus fatiguant de dépenser de l'argent qu'en gagner. J'en ai la preuve par cinq.
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12 commentaires:
Bonjour, Patrick! Que c'est fatigant d'être père de famille nombreuse attentionné... Comment arrivez-vous à déméler déjà toutes les voix?...
dis-je tout cela dans un silence feutré qui m'est tombé dessus depuis un certain temps.
Amicalement, flora
Bon sang cela me rappelle l'époque des cours de solfège, d'instruments dans les différents lieux du conservatoire, la danse le tennis, la gym, c'était tous les soirs avec une période culminante le mercredi. En plus je m'occupais de récupérer aussi des gosses à droite à gauche pour les mener avec les miens ; je devais estimer que j'avais de la chance ne "travaillant" pas c'était normal !
Franchement, je me demande comment j'ai pu survivre et surtout je ne comprends pas comment j'ai pu faire cela pendant tant d'années. Et cela me manque de temps en temps, mais pas souvent je dois l'avouer.
(Je ne dis pas autre chose que Flora finalement)
Merci Patrick, tu m'as bien fait rire...
Profite, ce sont tes plus belles années....
Bonjour Flora,
Pas certain que je suis toujours en état de démêler et il est des soirées où je mêle les prénoms des filles quand la journée a été difficile.
Je suis touché par votre évocation du silence qui vous est tombé dessus. Je pense de temps en temps à ce silence qui me guette attendant son temps.
Très amusant post cher Patrick :-) Sortir pour acheter une paire de chaussures et rentrer à la maison avec plusieurs paquets (et sans les chaussures), je le fais moi aussi :-) Ne vous en faites pas pour la pointure de votre fille, les nouvelles générations sont naturellement plus grandes et la taille 42 (équivalent de la taille 8 selon le système britannique) est présente de plus en plus dans les magasins, même en Turquie. Les femmes ayant la pointure 36-37 sont une espèce en voie de disparition, croyez-moi :-)
Bonsoir Lucie,
Oui, oui, il y a juste des variations: académie, conservatoire, taekwondo, athlétisme, tennis de table.
J'en profite, et je sais que ce sont de bonnes années, c'est pour cela que je peux en rire et partager ces moments sur ce blog.
J'ai toujours été très fier de sortir avec mes quatre enfants et cela me fait déjà bizarre quand nous ne sortons plus qu'avec un ou deux d'entre eux.
Cette année, l'aînée est en 'kot' (je ne sais pas comment traduire cela en français de France :o) et ne rentre que le week-end.
Bien à toi.
Très chère Müge,
J'avais bien dans l'idée que vous comprendriez le sujet du billet :o)
Toujours heureux de vous lire :o)
C'est vrai qu'en Turquie, le client est roi et tu n'as pas l'impression de faire c... le ou la vendeuse quand tu demandes juste un renseignement...
Coucou Patrick!
J'ai une très très bonne amie (presque une soeur, à vrai dire) bruxelloise qui a été en "kot". En France, on parlerait de "foyer". J'ai l'impression que c'est un foyer d'étudiants mêlé à un foyer de jeunes travailleurs.
Sur ton post, j'ai ri bien sûr en le lisant. Ben oui! Moi aussi je suis sujette à l'achat compulsif et oublie souvent ce pour quoi je suis partie faire des courses.
De moins en moins ces temps-ci. Ma situation de chômeuse fait que je résiste plus et essaie de me restreindre au nécessaire. Mais c'est dur! Surtout avec une jolie bébée que je serais tentée de prendre pour une poupée - si toute la famille et les amis ne lui avaient pas déjà offert des tonnes de fringues!
Et je fais le défilé de mode devant le mari, perplexe, quand je reviens d'une séance de shopping... Alors c'est amusant de lire le point de vue masculin sur ces comportements bien féminins!!!
Merci et bon début de semaine!
Allô, Patrick, il y a quelqu'un?
Vos billets manquent dans la blogosphère! J'espère que tout va bien et que vous êtes en vacances sous des cieux plus cléments!
Amicalement : flora
Bonsoir Flora,
C'est très gentil de votre part :o)
Il y a des idées qui s'accumulent mais leur mise en forme n'aboutit qu'à des choses grinçantes et grimaçantes, le reflet de tumultes internes, sans aucun doute passagers.
Je ferai un effort.
A très bientôt, chère Flora.
Quand il y a tumultes, c'est qu'on est bel et bien vivant...!
Des fois, ça fait du bien de les mettre en mots. Moi, ça me défoule et c'est presqu'une nécessité. Mais j'ai des cahiers aussi pour des choses qui ne regardent que moi - et encore, une fois sur papier, il y a risque que les écrits ne nous appartiennent plus...
Merci d'avoir répondu. Bon week end : flora
Un petit coucou pour toi Patrick...
Apparemment "le tumulte interne" est toujours présent !
Mais j'espère que tu vas bien et que ce n'est que le temps qui te manque pour venir nous mettre un petit mot !
Amitiés.
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