Les deux mots qui ne vont pas ensemble.
L'actualité fait ses manchettes d'un procès qui se tient actuellement. L'actrice principale est une mère de famille qui a égorgé ses cinq enfants en mars 2007.
Je dis actrice car, bien qu'elle ait plutôt l'air d'un pantin désarticulé, elle n'y joue pas de rôle mais est l'objet, plutôt que le sujet, de multiples scénarios proposés par des metteurs en scène bien peu inspirés. Je n'ai pas l'intention de vous livrer mes sentiments, sur cette affaire, qui ne seraient que conjectures mais des questions se posent à moi et je vous les propose; elles feront peut-être écho chez vous.
La presse, après avoir oublié cette affaire pendant 20 mois, est à l'affût jour après jour des trois mots qui feront l'appel de la première page. Les journaux ne se vendent donc plus que pour le titre de manchette? Plus personne ne les achète pour avoir un point de vue, une analyse, une critique?
L'information ce matin à la radio était: 'Les experts psychiatres ont déclaré, qu'au moment des faits, l'état de la personne a altéré, mais pas aboli, son discernement'.
Whouaaaaw! Tout le monde a compris?
Pour égorger cinq enfants, en les appelant l'un après l'autre, faut-il encore avoir du discernement?
Comment ces experts ont-ils pu arriver à ces conclusions en quelques heures d'entretiens, au mieux, en posant des questions dont les réponses devraient révéler les traits de personnalité mais en se présentant comme des experts judiciaires interrogeant la personne en prison?
La nouvelle de cette l'après-midi est que le psychiatre qui suivait cette personne, avant les évènements, avait reçu, la veille des faits, une lettre de sa patiente qui disait vouloir se suicider et emporter ses enfants avec elle. Le praticien a, paraît-il, dissimulé l'information jusqu'à sa comparution au procès.
Fracas et stupéfaction!
Avez-vous idée du nombre de lettres et déclarations semblables, et bien pires, dont les praticiens de la santé mentale peuvent être les confesseurs? Combien d'entre elles mènent à un drame aussi épouvantable? Quand bien même aurait-il tenté d'avertir qui que ce soit, il aurait été en infraction avec l'inviolabilité du secret professionnel. Cet homme a fait son travail et il doit, depuis pas mal de temps, avoir bien difficile à le pratiquer.
Cette révélation a amené le président du tribunal à inviter les mêmes experts à ré-examiner la personne et à remettre un nouveau rapport mardi. En trois jours donc, s'ils travaillent le week-end, ces éminents experts vont à nouveau consulter cette personne et éventuellement corriger leur premier avis ... qui était déjà très autorisé.
La question qui, d'après la presse, préoccupe beaucoup la justice est la question de la préméditation. Dans ce cas, qu'elle différence cela va-t-il faire?
Tuer son mari sur un coup de sang parce qu'il vous trompe ou tuer son épouse après des semaines de machination pour toucher l'assurance peut-être vu différemment. Mais, ici, voler les couteaux quelques heures ou quelques jours à l'avance ne fait pas avancer grand chose.
Pourquoi ne puis-je trouver ces questions dans la presse? Pourquoi ne puis-je écouter ou lire des balbutiements de réponses à ces questions?
Les autres questions sont: pourquoi je peux avoir de la compassion pour cette personne? Quelle différence avec d'autres affaires criminelles impliquant des enfants? Est-il à ce point point sanglant et horrible qu'il me semble un incroyable acte de douleur de son auteur?
L'actualité fait ses manchettes d'un procès qui se tient actuellement. L'actrice principale est une mère de famille qui a égorgé ses cinq enfants en mars 2007.
Je dis actrice car, bien qu'elle ait plutôt l'air d'un pantin désarticulé, elle n'y joue pas de rôle mais est l'objet, plutôt que le sujet, de multiples scénarios proposés par des metteurs en scène bien peu inspirés. Je n'ai pas l'intention de vous livrer mes sentiments, sur cette affaire, qui ne seraient que conjectures mais des questions se posent à moi et je vous les propose; elles feront peut-être écho chez vous.
La presse, après avoir oublié cette affaire pendant 20 mois, est à l'affût jour après jour des trois mots qui feront l'appel de la première page. Les journaux ne se vendent donc plus que pour le titre de manchette? Plus personne ne les achète pour avoir un point de vue, une analyse, une critique?
L'information ce matin à la radio était: 'Les experts psychiatres ont déclaré, qu'au moment des faits, l'état de la personne a altéré, mais pas aboli, son discernement'.
Whouaaaaw! Tout le monde a compris?
Pour égorger cinq enfants, en les appelant l'un après l'autre, faut-il encore avoir du discernement?
Comment ces experts ont-ils pu arriver à ces conclusions en quelques heures d'entretiens, au mieux, en posant des questions dont les réponses devraient révéler les traits de personnalité mais en se présentant comme des experts judiciaires interrogeant la personne en prison?
La nouvelle de cette l'après-midi est que le psychiatre qui suivait cette personne, avant les évènements, avait reçu, la veille des faits, une lettre de sa patiente qui disait vouloir se suicider et emporter ses enfants avec elle. Le praticien a, paraît-il, dissimulé l'information jusqu'à sa comparution au procès.
Fracas et stupéfaction!
Avez-vous idée du nombre de lettres et déclarations semblables, et bien pires, dont les praticiens de la santé mentale peuvent être les confesseurs? Combien d'entre elles mènent à un drame aussi épouvantable? Quand bien même aurait-il tenté d'avertir qui que ce soit, il aurait été en infraction avec l'inviolabilité du secret professionnel. Cet homme a fait son travail et il doit, depuis pas mal de temps, avoir bien difficile à le pratiquer.
Cette révélation a amené le président du tribunal à inviter les mêmes experts à ré-examiner la personne et à remettre un nouveau rapport mardi. En trois jours donc, s'ils travaillent le week-end, ces éminents experts vont à nouveau consulter cette personne et éventuellement corriger leur premier avis ... qui était déjà très autorisé.
La question qui, d'après la presse, préoccupe beaucoup la justice est la question de la préméditation. Dans ce cas, qu'elle différence cela va-t-il faire?
Tuer son mari sur un coup de sang parce qu'il vous trompe ou tuer son épouse après des semaines de machination pour toucher l'assurance peut-être vu différemment. Mais, ici, voler les couteaux quelques heures ou quelques jours à l'avance ne fait pas avancer grand chose.
Pourquoi ne puis-je trouver ces questions dans la presse? Pourquoi ne puis-je écouter ou lire des balbutiements de réponses à ces questions?
Les autres questions sont: pourquoi je peux avoir de la compassion pour cette personne? Quelle différence avec d'autres affaires criminelles impliquant des enfants? Est-il à ce point point sanglant et horrible qu'il me semble un incroyable acte de douleur de son auteur?
5 commentaires:
c'est terrible et c'est juste ce que vous dites, personnellement je suis horrifiée que le mot "infanticide" existe...
quant au traitement journalistique, je n'y prête que peu d'attention dés lors qu'il concerne des sujets, un tant soi peu, émotionnels.
là, ils perdent souvent les pédales nos amis de la presse...
Les actes de cette femme dépassent l'entendement.
Et moi, je me demande si nous êtres humains sommes en mesure de porter une jugement sur ces actes que quoi qu'il arrive, nous ne pourrons pas comprendre.
Deux mots très justes, Kirnette, 'dépasssement de l'entendement' et sans doute est-ce pour cela que tant d'autres mots sont utilisés, nous n'aimons pas ne pas comprendre.
Je n’étais pas au courant de cette affaire cher Patrick. J’ai fait une recherche sur internet et lu le détail de cette infanticide. C’est terrible. On peut tomber dans la depression mais comme ont déclaré les experts psychiatres cela ne supprime pas la capacité de discernement de la personne. Cette femme ne doit profiter d’aucune tolérance et d’aucune circonstance atténuante à mon avis.
Oui, chère Müge, je ne vois pas comment on pourrait atténuer la gravité d'un tel acte et donc sa punition.
ce n'était pas mon propos. De ce procès, comme d'autres, tout le monde attend la vérité. Dans celui-ci, comme dans d'autres, il n'y a qu'une juxtaposition de vérités. Chaque partie à ce procès donne sa vérité; elles sont toutes contradictoires.
Cet événement est exemplaire; il montre comment une conjonction de personnalités, d'événements, de silences peut amener à un acte unique, inimaginable, d'une sauvagerie exceptionnelle.
Bien à vous,
Patrick
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